Marche pour le climat du 3 septembre 2022
Communiqué de presse Le 3 septembre, Lausanne
Samedi 3 septembre, la première marche pour le climat d’après-covid a réuni 2000 personnes dans les rues de Lausanne, pour un cortège rempli d’émotions et ponctué d’animations. Le collectif XR Familles, organisateur de la manifestation, a mis en avant ses craintes pour la vie future des enfants et des jeunes. Il a demandé que les causes de la catastrophe climatique et de l’effondrement de la biodiversité soient abordés de manière conjointe dans des “plans climat” à tous les niveaux. Pointant les lacunes et le manque d’ambition de ces plans, il a appelé les dirigeants de tous niveaux à agir très rapidement.
En tête du cortège, un groupe d’enfants ouvre la marche avec une grande banderole. L’ambiance est joyeuse, malgré le message grave diffusé par haut-parleur: les voix d’enfants disent, avec leurs mots, leur besoin de prendre soin de leur monde. Une chanson composée pour l’occasion confirme l’ambiance familiale qui règne: “c’est nous les enfants, c’est vous les adultes”.
Plusieurs fois, le slogan « Aux responsables : nous vous regardons ! » a été illustré quand la foule montrait ses mains levées avec des yeux dessinés dans les paumes. Les regards accusateurs étaient dirigés contre la banque UBS devant laquelle les enfants se sont couchés par terre durant une minute pour symboliser les morts d’aujourd’hui et de demain, victimes des crises écologiques.
Contre la façade de Crédit Suisse, grand coupable de par les émissions de CO2 qu’il génère au travers de ses investissements, les enfants ont jeté des doudous, pour symboliser à la fois leur amour pour la Nature représentée par les animaux en peluche, et une certaine colère contre les entreprises qui détruisent leurs conditions de vie.
A la place de la Riponne, au nom des familles organisatrices, Jeanne a dit la peur qui habite les parents face à la catastrophe climatique et écologique, ne voyant aucune prise en compte des causes fondamentales sous-jacentes dans les nombreux « plans climat » actuels. Elle a appelé à l’action, demandant à être secouée par les réformes urgentes comme “un voyage sans retour, sans retour vers un passé que nous ne regretterons pas, sachant à quel point il était délétaire pour nous-mêmes”. Elle a exigé que les enfants puissent encore espérer une vie paisible, riche d’échanges, d’amour et de sens.
Deux autres mamans ont par ailleurs pris la parole pour exprimer leur tristesse, leur peur et leur colère face à l’inaction politique. L’une d’elle s’est demandé ce qu’elle pourra dire à sa fille “qui veut avoir des enfants quand elle sera grande alors que je sais que, d’après les prédictions scientifiques, quand elle aura 30 ans elle n’en voudra plus?”. Leurs mots puissants ont suscité une très grande émotion parmi les personnes présentes.
Julia Steinberger, rédactrice principale du groupe 3 du GIEC, a affirmé qu’il n’était plus nécessaire de rappeler l’urgence de la situation, le temps des rapports étant révolu. Elle a dit le bien que lui faisait ce rassemblement et encouragé à l’action non-violente, moyen efficace selon les recherches pour faire changer la société. “L’échec n’est pas une possibilité. Nous avons tous les moyens nécessaires. ”
Valérie D’Acremont, médecin en santé globale, a rappelé les risques pour la santé de l’exploitation effrénée des ressources. Nos vies dépendent d’eau, d’air et de terre saine, que nous sommes en train de détruire par notre dépendance aux énergies fossiles. Les catastrophes climatiques et de la biodiversité sont aussi les causes des pandémies. Enfin, elle a invité à une médecine plus humaine et moins technologique, donc moins énergivore.
La manifestation s’est terminée dans le calme. Les citoyens de tous âges ont ainsi exigé de nos responsables politiques, mais aussi économiques, qu’ils prennent maintenant les décisions courageuses et nécessaires pour notre avenir à toutes et tous.
Aux responsables: nous vous regardons !